Généralisation du tri à la source des biodéchets

Le tri à la source des biodéchets introduit par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) de 2020, vise à réduire le volume de déchets envoyés à l’incinération ou en centre de stockage, tout en favorisant leur valorisation par compostage ou méthanisation. 

Depuis le 1er janvier 2024, les collectivités compétentes en matière de collecte et de traitement des déchets sont tenues de proposer une solution de tri à la source des biodéchets, selon les modalités qu'elles jugent adaptées aux spécificités de leur territoire. 

compostage de quartier
Abri bac biodéchets

Dans un contexte d'augmentation des coûts de traitement et de stagnation des performances de valorisation des déchets ménagers et assimilés, le tri à la source des biodéchets doit permettre de détourner une part importante du gisement de déchets valorisables des filières d'élimination. 

Le tri à la source des biodéchets peut être mis en place à travers différents moyens et outils. Deux types de solutions coexistent et sont complémentaires. En effet, pour réussir à capter ce gisement de matière valorisable issu des ordures ménagères résiduelles, il est préférable d’adapter les solutions à l’usager et à la typologie d’habitat.

  • la gestion in situ (sur place) consiste à traiter les biodéchets chez soi ou du moins à proximité du lieu d’où ils sont produits, par un processus de compostage. Plusieurs types de solutions coexistent, dont notamment le compostage individuel, le compostage partagé (ou de quartier), le compostage en établissement (établissements scolaires, restaurants collectifs). Les collectivités peuvent aussi opter pour une solution de distribution de lombricomposteurs.
  • la collecte séparée des biodéchets permet de massifier les flux de biodéchets pour pouvoir les traiter sur un site dédié. Il existe deux types de collecte séparée : la collecte en apport volontaire et la collecte au porte-à-porte. 

Etat des lieux en Normandie

En 2022

 

19 installations

installations SPA3 agréées

En 2022

 

11 collectivités

engagées dans le tri à la source des biodéchets en Normandie

Selon les premiers retours des collectivités le recours au compostage individuel semble être le moyen le plus sollicité pour répondre aux enjeux du tri à la source des biodéchets ; près de 8 collectivités sur 10 déclarant s'être engagées dans cette voie (49 collectivités). En complément de ces campagnes de distribution de composteurs individuels 41 collectivités mettent en place des sites de compostage partagé (composteur de quartier, en pied d'immeuble, etc.). 

En complément de ces dispositifs 28 collectivités pensent avoir recours à des points d'apport volontaire pour collecter toute ou partie du gisement sur leur territoire. 8 collectivités envisagent de déployer un service au porte-à-porte pour capter ce même gisement. 

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Les installations de traitement

En 2022, la Normandie comptait 13 installations agrées SPA-3, dont 5 plateformes de compostage et 8 unités de méthanisation. Ces installations ont valorisé 59 000 t de déchets alimentaires (20 300 t en compostage et 38 600 t en méthanisation) provenant presque exclusivement de l’industrie agroalimentaire.

On compte à ce jour 19 installations agréées en Normandie, soit une dizaine de sites supplémentaires en 2 ans :   

  • 6 plates-formes de compostage,
  • 13 installations de méthanisation, dont :
    • 11 équipées d’un hygiéniseur,
    • 3 équipées d’un déconditionneur.

Chargement de Localisation des installations de traitement des biodéchets...

L'hygiénisation des biodéchets

L'hygiénisation est une étape de traitement thermique essentielle qui vise à éliminer les agents pathogènes (bactéries, virus, parasites) présents dans les biodéchets et déchets alimentaires. Ce processus consiste à chauffer la matière organique à une température minimale de 70°C pendant au moins une heure. Cette montée en température permet de détruire les micro-organismes dangereux qui pourraient contaminer le compost final ou le digestat (résidu de la méthanisation). L'hygiénisation est particulièrement importante lorsque les biodéchets contiennent des restes de viandes, de poissons ou de produits laitiers, car ces matières peuvent véhiculer des maladies. Ce traitement garantit donc que le produit final pourra être utilisé en toute sécurité, notamment pour l'épandage agricole comme amendement organique.

 

Le déconditionneur

Le déconditionneur est un équipement mécanique qui permet de séparer les emballages de leur contenu organique. Dans nos poubelles de biodéchets, on retrouve souvent des aliments encore emballés (produits périmés dans leur sachet plastique, yaourts dans leurs pots, etc.). Le déconditionneur fonctionne comme un broyeur sophistiqué : il déchire et écrase les déchets pour libérer la matière organique de ses contenants. Grâce à un système de vis sans fin, de marteaux ou de lames rotatives, la machine ouvre les emballages et sépare mécaniquement le contenu comestible des matériaux d'emballage (plastiques, cartons, métaux). La matière organique est ensuite récupérée pour être valorisée en compost ou en biogaz, tandis que les déchets d'emballages sont extraits et orientés vers des filières de recyclage appropriées. 

Cette étape est cruciale pour améliorer la qualité du traitement et éviter que des matériaux indésirables ne contaminent le produit final.