Production théorique de DAE

Les DAE comprennent une large gamme de déchets variés, allant des déchets banals comme le papier et le carton aux déchets plus spécifiques tels que les déchets dangereux ou les équipements électriques et électroniques en fin de vie. Ces déchets proviennent de divers secteurs économiques, y compris l'industrie, le commerce, les services, et l'agriculture. Chaque secteur génère des types spécifiques de déchets en fonction de ses activités.

 

Les déchets d’activité économique (DAE), hors secteur de la construction (BTP), représentent à l’échelle nationale 64 millions de tonnes sur une production totale de 315 millions de tonnes, soit 20 % des déchets produits, d’après les données nationales 2020 de l’ADEME. La production de ces déchets, hors secteur du BTP, est globalement en hausse depuis 2006 ; de 60 millions de tonnes en 2006 la production est passée à 73 millions en 2018 et 64 millions en 2020. Face à cette hausse les réglementations et les pratiques évoluent.
L’observation de ces déchets permet de suivre les évolutions des pratiques et de mesurer l’atteinte des objectifs réglementaires à l’échelle régionale.

Actuellement, à la différence des déchets produits par les ménages, les déchets d’activité économique sont moins faciles à suivre et à quantifier car il peut y avoir des enjeux économiques et multiplicité des producteurs. De ces constats, l’ADEME a établie en 2020, en collaboration avec les différents acteurs de l’observation locale, une méthode harmonisée d’observation locale des déchets d’activité économique.

A ce jour, cette méthode est en cours d’amélioration avec l’apport des retours d’expérience des observatoires, via des groupes de travail. En effet, le guide méthodologique d’observation de 2020 comporte des limites dont le fait qu’il n’indique pas de ligne directrice, et ne propose pas une méthodologie d’observation unique. Ainsi, le suivi des déchets d’activité économique n’est pas uniforme entre tous les observatoires, chaque observatoire utilise sa méthode et les indicateurs d’observation sont plus ou moins développés selon les régions.

Pour faire face à ces difficultés de recensement, l'AREC Nouvelle-Aquitaine a développé une méthode d'estimation des DAE, en se basant sur le tissu économique local et des ratios de productions. Dans le cadre du Réseau des agences régionales de l'énergie et de l'environnement (RARE), l'AREC a proposé aux autres observatoires d'évaluer leurs gisements régionaux en suivant la méthodologie.  

Chargement de Répartition de la production de DAE selon le type de flux...

Les données présentées dans cette section reposent sur une méthodologie développée par l’AREC Nouvelle-Aquitaine permettant d’établir une estimation du gisement théorique de DAE à l’échelle régionale. La production de DAE a été estimée en prenant en compte les déchets non dangereux, non inertes, hors BTP, agriculture et sylviculture. Les déchets d’assainissements ont également été écartés de cette estimation.

En Normandie, le gisement majoritaire est celui des DAE en mélange (25 %), qui correspondent à des déchets non triés ou ne rentrant pas dans les autres filières. Ensuite, on retrouve les papiers/cartons avec 19 % des flux puis les déchets organiques (16 %), le bois (16 %) et les métaux (15 %).

Parmi ces flux, on retrouve des flux devant obligatoirement être triés par les producteurs de déchets d’activité économique depuis le décret du 16 juillet 2021 :

  • papier-carton
  • métaux
  • déchets plastiques
  • verre
  • bois
  • textiles

Chargement de Répartition de la production de DAE par secteur...

Au total, un peu plus de 75 850 établissements producteurs de DAE ont été identifiés en Normandie et le gisement produit est estimé à près de 1 647 100 tonnes en 2021. En 2023, les quantités de DAE estimées sont inférieures (environ 1 583 900 tonnes), cette évolution est principalement dû au secteur de l'industrie qui a vu passer son gisement de 874 200 tonnes à presque 788 400 tonnes en l'espace de 2 ans.  Malgré cette baisse, le secteur industriel reste le producteur principal de DAE en Normandie. 

 

Chargement de Répartition de la production départementale des DAE par secteur...

En 2023, la Seine-Maritime est le département qui produit le plus de DAE pour tous les flux exceptés le bois et le textile/cuir. C'est aussi celui qui en produit le plus, tout secteurs d'activités confondus. Cette forte concentration s'explique par l'important tissu économique situé autour de l'axe Seine. 

Production des DAE

Effectifs dans les entreprises productrices de DAE

Ce graphique met en avant les 3 principales activités génératrices de déchets d'activité économique. D'abord, on retrouve les activités de construction avec 10 % des flux en 2023, suivies de l'industrie agro-alimentaire avec environ 9 % de la production de DAE et enfin les grandes et moyennes surfaces qui comptabilisent environ 8 % des DAE normands. On retrouvait déjà les 3 mêmes flux principaux en 2021. 

En Normandie, en 2023, parmi les plus de 75 000 établissements producteurs de DAE identifiés, 27 % sont issus du secteur de l’administration et des services et 12 % proviennent du secteur de la santé humaine et des actions sociales. Ces secteurs majoritaires le sont également en termes d’effectif avec 225 180 personnes travaillant dans le secteur de l’administration et plus de 93 000 personnes dans la santé. 

Chargement de Tabs : Production de DAE et effectifs...

En moyenne, tous flux de DAE confondus, un salarié du secteur industriel produit plus de 5 130 kg de déchets en une année, plus que les salariés des autres secteurs considérés. En deuxième position, on retrouve les salariés du bâtiment et des travaux publics avec près de 4 000 kg/salarié, puis le secteur du commerce avec environ 3 560 kg/salarié.  Le secteur des services génère peu de déchets par rapport aux effectifs, ce qui explique qu’en moyenne un salarié de ce secteur a produit 246 kg de DAE sur l’année 2023. 

Chargement de Ratio de production de DAE par salarié et par secteur...